Pour devenir interprète, la maîtrise parfaite de deux ou trois langues associées à une solide formation dans une école d’interprètes de conférence ou de traduction, une expérience confirmée et une culture générale étendue sont requises. Un fort relationnel, une grande énergie physique et mentale (c’est un sport de combat), une grande flexibilité, un certain sens des affaires sont essentiels pour se lancer en indépendant. 80% des interprètes travaillant sous ce statut, on peut en déduire que c’est plus souvent par défaut ou que l’on parie sur une meilleure rémunération. Le salarié en agence a certes plus de sécurité mais son salaire n’est pas lié à la quantité des missions. Une agence recrute avec cinq ans d’expérience minimum et elle vous fera passer une sorte de casting. Fréquenter les salons professionnels, être évidemment présent sur les réseaux sociaux est impératif. La demande en interprétariat devrait croître sensiblement du fait des départs en retraite d’une grosse génération et des besoins croissants des entreprises qui se tournent de plus en plus vers l’international (congrès, salons, visites d’usine, audiences préparatoires et décisionnelles lors de fusions-acquisitions). La pandémie ayant précipité les départs en retraite, il y a plus d'opportunités. Ainsi par exemple, les domaines viticoles qui s’orientent vers l’oenotourisme recrutent des profils divers pour des visites guidées bilingues, dégustations thématiques commentées pour les individuels et les groupes étrangers (eonotourisme). Pour consolider ce type d’emploi, il est quand même conseillé de suivre une formation en viti-oeno. L'Union Européenne recrute de son côté sur concours. C'est le principal employeur à niveau mondial (250 interprètes à temps plein, 1.500 en freelance). La technologie actuelle permet aussi de travailler à distance avec, en principe, une bonne qualité audio. C’est une des pistes de reconversion pour les interprètes usés par les déplacements, tout comme la spécialisation en traduction juridique (contrats) ou encore, la lutte contre le terrorisme et la cyber-criminalité. Le risque de blessures auditives est pointé (choc acoustique provoquant des acouphènes). Les professionnels surveillent, non sans crainte justifiée, les avancées de l’intelligence artificielle (I.A générative) qui ouvrent la voie au développement de logiciels de traduction en consécutif, voire en quasi simultané. Les robots ne pouvant pas tout faire, comme de restituer l’humour, l’argot et les sous-entendus, les interprètes ont encore du grain à moudre. Mais pour les traducteurs, doubleurs, il y a quand même péril en la demeure. Si la traduction littéraire est encore préservée, il y a quantité de segments de la traduction à moindre valeur ajoutée ou plus confidentiels qui ont déjà basculé dans le nouveau monde de l'IA.
Pour débuter dans la traduction, les sites d’emplois généralistes seront privilégiés, sans négliger l’intérim. A noter que ces derniers proposent la plupart du temps des contrats courts, à la journée. Les besoins sont plus importants en traduction technique, économique, scientifique, commerciale, financière et juridique. Du fait des spécialités très pointues, la traduction juridique est le domaine le plus ouvert. Les grandes entreprises, les cabinets conseil comme PwC et Deloitte embauchent des traducteurs en interne. Elles peuvent ponctuellement recourir à des indépendants, statut qui prédomine. Profiter des apéros-rencontres entre traducteurs installés et traducteurs en devenir.