Les perspectives du marché juridique sont encore relativement bonnes. On est loin quand même des 11.000 annonces parues en 2019 sur le site Village-justice. Pour l'heure, le site affiche près de 3.048 postes, ce qui reste correct. Pour les entrants, cela reste toujours aussi délicat de faire sa place, notamment en PI (propriété intellectuelle), non en raison des besoins, mais parce qu’on forme plus qu’il ne faudrait. En début de carrière, la mobilité est essentielle et il ne faut pas être découragé par les CDD. Les entreprises recrutent rarement des débutants mais des «juniors», comprendre avec 1 à 3 ans d’expérience. En cabinet, les exigences sont plus fortes. Dans ce marché de chasse de tête, ce sont avant tout les profils expérimentés qui sont visés (juristes finance, international, juriste M&A, juriste compliance, juriste en affaires sociales, juriste droit des contrats, droit fiscal, droit de la concurrence, droit des affaires, corporate, DPO), des juristes titulaires du CAPA, de préférence. Il faut donc se montrer vigilant au moment de choisir sa spécialité de master (et elles sont nombreuses) et bien se renseigner sur le marché. Mieux vaut analyser les offres d’emploi pour écarter les options incertaines et précaires et s’assurer des besoins du marché. Choisir de préférence un master en alternance (ex Universités de Marseille, Toulouse 1). Les étudiants qui ont opté pour un double diplôme sont assez souvent embauchés avant même l’obtention de leur diplôme. Les modes d’approche peuvent différer selon que l’on souhaite exercer en entreprise ou en cabinet. Dans tous les cas, le networking est indispensable car la profession juridique est tombée dans la marmite des réseaux sociaux. Cela vaut pour les juristes et avocats qui ont démissionné en raison d’un conflit de valeurs ou d’un épuisement consécutif à une surcharge de travail. Ne pas se précipiter, prendre le temps d’identifier ses priorités. Au besoin, négocier la prise en charge d’un bilan de compétences. Les cabinets d’accompagnement des transitions de carrières spécialisés comme Jurinova peuvent aider à mieux négocier le virage. Les avocats peuvent utilement rejoindre le Groupe des avocats d’Optimrezo, une plateforme de networking. Les CV des candidats étant a peu près tous clonés, c’est sur la personnalité, le tempérament, l’expérience internationale, les réseaux que cela se joue. Il faut donc dévoiler un peu de soi. 68% des dirigeants des cabinets de chasse de tête sont sur LinkedIn, 58% sur Twitter. Facebook est aussi utilisé pour recruter. Le Hub juriste Viadeo est également recommandé. L’activité juridique ayant un caractère transversal, il n’est pas rare de trouver des postes sur les jobboards sectoriels (voir autres fiches). Des secteurs comme l’industrie pharmaceutique (ex : site du Leem), la métallurgie, l’environnement, l’industrie spatiale, les énergies renouvelables, la défense, les télécommunications, tout comme les cabinets d’avocats en droit des technologies avancées, recrutent des juristes spécialisés. Mais il faudra avoir choisi bien avant une des nombreuses spécialités du droit dont celle, passionnante mais néanmoins plus fermée, des activités spatiales et des télécommunications. On recrute actuellement en droit foncier, droit des affaires et contrats (les matières transactionnelles), droit social, droit des médias, digital (quelques offres sur le site mediaclub.fr). Le marché étant ce qu’il est, c’est le moment de faire monter les enchères et de négocier sur les conditions de travail (télétravail, temps aménagé). Les chargés d’études peuvent aussi consulter les fiches Assurance-Banque. Prime aux spécialistes en droit économique et commercial. Plus globalement, on demande aux juristes un haut niveau de polyvalence et d’adaptabilité. Les journées des juristes en droit des affaires sont réputées longues, usantes et stressantes…