C’est reparti plus vite que prévu et les voyants sont au vert. 25.000 embauches sont prévues cette année pour permettre de répondre à la montée en cadence. Airbus est aux avant-postes (13.000). Manpower recrute actuellement pour Airbus. Les équipementiers et les sous-traitants sont aussi concernés. Les équipementiers comme Safran recrutent tout au long de l'année (3.600 postes offerts). Raison de plus pour miser sur la formation. Lauak, qui avait stoppé ses recrutements, recrute à nouveau des chaudronniers, des soudeurs et des ajusteurs-monteurs pour son usine d’Hasparren. L’alternance et l’intérim restent d’ailleurs les voies d’accès pour les étudiants et les candidats non qualifiés. Une fleuriste, un maraîcher peuvent s’y reconvertir en préparant par exemple le CQPM de câbleur ou de préparateur assembleur. La formation est assez courte (compter 3 mois) qui donne la possibilité d’effectuer un stage pratique chez Airbus, pourquoi pas. Les agences d’emploi comme Synergie accompagnent celles et ceux qui sont motivés et prêts à s’engager vers ce type de parcours d’intégration. De son côté, Randstad organise en janvier son Aéroday. A noter que Derichebourg aeronautics services organise chaque année des sessions de job dating au Casino Barrière de Toulouse ou au musée Aéroscopia de Blagnac. Bref, les opportunités ne manquent pas en région. Signer à la suite un CDI intérimaire dans l’une des entreprises du secteur n’est pas du domaine du rêve. On recrutera encore cette année des chaudronniers (le métier à recommander en priorité), des tourneurs (gros besoins), des mécaniciens aéronautiques, des câbleurs et ajusteurs aéronautiques, des intégrateurs cabine, des fraiseurs, des soudeurs TIG, des ajusteurs-monteurs, des usineur CN, des opérateurs composites, des chaudronniers mais aussi des cadres et des ingénieurs, ne serait-ce que pour compenser les départs en retraite. Outre, l’informatique-électronique embarquée, la double compétence métallurgie-matériaux composites est aussi très recherchée. Les exigences restent élevées mais il n’y rien d’impossible.
Offres en région
Pilotes, aventuriers, ingénieurs, les frères Léon et Robert Morane font partie de ces familles françaises qui ont contribué au développement de l’aviation, puis de l’industrie aéronautique. Au sortir de la première guerre mondiale, comme d’autres, les deux frères se consacrent à la production de petits avions. Durant cette période, et pour éviter la constitution de monopoles, le gouvernement encourage le développement de petites usines et le dépôt de brevets. Fortement morcelées, ces usines vont entrer à la fin des années 1930 dans un processus de rationalisation. Le spectre d’un nouveau conflit mondial justifie cet effort. L’État choisit d’en nationaliser les deux tiers. L’objectif est de produire rapidement un grand nombre d’avions performants, un processus interrompu par la 2ème guerre mondiale. Les années 50 marquent la reprise de ce processus mais les programmes ambitieux butent sur la difficile relance de l’industrie aéronautique dans la période d’après-guerre. Malgré le savoir faire, les avions produits sont vite dépassés techniquement, ne correspondant pas aux besoins de l’époque. C’est en 1966 que les gouvernements britannique, allemand et français décident de renforcer leur coopération dans le domaine aéronautique pour contrer la domination étasunienne. La France, lancée à l’époque sur le projet Concorde, n’est pas totalement convaincue. Pourtant, quatre ans plus tard, Aerospatiale et Deutsche Airbus scellent une alliance pour former Airbus Industrie, un GIE. Le premier vol commercial est inauguré en mai 1974. British Aerospace reviendra dans le jeu quatre ans plus tard. Le choix de construire à Toulouse Blagnac semble une évidence. C’est là que Sud-Aviation a développé la mythique Caravelle. Ce savoir-faire convainc le consortium d’y établir son siège social. Aujourd’hui, 25% de la R&D française en aéronautique et spatial est réalisée sur le bassin toulousain et sur le campus Toulouse Aerospace. C'est ainsi que naissent les grandes aventures industrielles.
La filière aéronautique et spatiale est un secteur stratégique pour l’économie nationale et pour nos régions et qui compte près de 220.000 emplois. 7% des salariés de l’industrie française y travaillent directement ou indirectement. Pour chaque emploi industriel maintenu, c’est 2,5 emplois dans les services qui sont aussi préservés. A l’échelle d’un petit territoire, d’une bourgade, c’est vital. Les constructeurs, équipementiers se retrouvent chaque année à Toulouse à la convention d’affaires Aeromart.
Si en termes d’emplois et d’entreprises, la région Île-de-France est 1ère région aéronautique européenne et 1ère région française employeuse pour l’industrie aéronautique, spatiale et de défense (ASD), c’est la région Occitanie qui reste le 1er bassin de production de l’aéronautique, de l’espace et des systèmes embarqués avec 800 établissements et 93.500 salariés concentrés autour de Toulouse-Blagnac, dont Airbus Group, le plus gros employeur de la région. À noter la spécificité de Daher, implanté à Tarbes, à la fois avionneur et équipementier aéronautique. Aura Aéro, basée à Cugnaux, poursuit le développement de son avion régional hybride électrique. La jeune pousse vient de passer un cap dans l’industrialisation qui va construire son usine près des pistes de l’aéroport de Francazal (un millier d’emplois attendus). L’Île-de-France concentre surtout les sièges sociaux et les activités de R&D (43% du budget aérospatial, 30% des emplois) concentrés dans l’Ouest et le Sud-Ouest francilien (Yvelines, Hauts-de-Seine, Essonne) avec, il est vrai, quelques équipementiers comme Safran à Itteville (91) et Villaroche 77, JPB système à Montereau-sur-le-Jard (77) et des sous-traitants comme Rafaut Group à Villeneuve-la-Garenne (92), Fontenay-sous-Bois (94). L’équipementier Safran Aircraft est également présent à Gennevilliers et Colombes (92) (production d’aubes de turbine) et à Évry-Corbeil (91) (assemblage de sous ensembles pour moteurs). A Paris, Expleseat. Mais la grande usine est bien en Occitanie (27% des emplois) qui accueille Airbus Group, Safran, Dassault, Thales Alenia Space, Automotive Siemens, Thales Air System, Astrium, Figeac Aero, ATR, Aura Aero, Aertec, Freescale, Liebherr et le nouveau groupe WeAre Aerospace (présent également en Loire-Atlantique). Liebherr-Aerospace, fournisseur allemand de trains d'atterrissage, de systèmes d'air et de commandes de vol pour Airbus et Boeing recrute actuellement une cinquantaine de personnes sur son site de Toulouse. Le groupe va ouvrir une nouvelle usine à Campsas (82) au sud de Montauban. La ville rose est très bien pourvue en bureaux d’études et équipementiers comme Collins Aérospace France et Latecoere, ce dernier se trouvant en situation financière critique. A noter que Sabena Technics, groupe spécialisé dans la maintenance des avions, va ouvrir un nouvel hangar. Beaucoup de sociétés, qui interviennent sur le civil comme sur le militaire à l’image d’AAA à Tarbes (65), ont été tirées vers le haut grâce à la forte augmentation des cadences de production de ces dernières années. Des cadences infernales qui ont permis à l’équipementier Figeac Aéro de s’imposer comme partenaire de référence de l’aéronautique et de développer des positions fortes avec 3.700 collaborateurs et 14 usines de production dans six pays. Figeac Aéro a dû se restructurer pour assurer sa pérennité au plus fort de la crise sanitaire. A côté de cela, on voit des startups comme Aura Aéro parier sur l’avenir de l’avion civil électrique ou sur l’avion à hydrogène comme Beyond Aéro. Cette dernière recrute des ingénieurs à Toulouse. A signaler aussi la forte présence dans la région de Novae, une ETI française spécialisée dans le conseil et l’expertise technique qui fait intervenir ses experts, de la phase de conception, en passant par la production et d’exploitation des avions jusqu’à la maintenance et la fin de vie de ces derniers. Tarmac Aerosave, basé à Azereix (65), est le leader mondial du recyclage d’avion. La région Nouvelle-Aquitaine monte également en puissance (3ème région 10% des emplois). Dans le grand Sud-Ouest et notamment en Gironde et sur le bassin de l’Adour, 123.800 emplois directs et indirects proviennent de la filière aéronautique-spatial-défense, avec des entreprises comme Airbus Atlantic à Rochefort, Daher Socata, Safran Engines, Lauak, ce dernier à Hasparren. Lisi Aérospace a ouvert une nouvelle usine à Parthenay dans les Deux-Sèvres. Dans l’ex région Poitou-Charentes, les acteurs de la filière sont regroupés au sein du cluster Aéroteam (80 entreprises) lequel a été absorbé par Aérospace Valley. À noter que le nouveau Falcon 6X de Dassault Aviation est assemblé à Anglet-Biarritz. Safran qui témoignait de ses difficultés à s’installer en France a quand même inauguré son Safran Additive Manufacturing Campus tourné vers l’impression 3D au Hailllan à Bordeaux (110 emplois). Dans le secteur très concurrentiel des petits avions, les ambitions ne manquent pas. Ainsi, La Rochelle accueille la startup Elixir Aircraft qui fabrique des petits avions civils. La jeune pousse est parvenue à décrocher dix commandes fermes aux États-Unis. Basée à Mérignac, Hynaero développe un avion amphibie bombardier d'eau nouvelle génération et 100% français. L'entreprise se pose en concurrent de Canadair, seul spécialiste jusqu'ici des moyens aériens de lutte contre les feux de forêts. La région Pays de la Loire (80 établissements, 13.700 salariés) peut compter sur Airbus comme fer de lance à Nantes et à St-Nazaire, Famat et Airbus Atlantic également à St-Nazaire. A noter que les sites d’Airbus de Nantes et Saint-Nazaire et celui de Stelia Aerospace ont été regroupés dans une seule et même unité baptisée Airbus Atlantic. Cela en fait le n°2 mondial des aérostructures. (Ndlr : des visites sont proposées au public). La région compte aussi d’autres acteurs importants comme Daher-Socata à Saint-Aignan-de-Grandlieu et Saint-Hilaire-de-Chaléons et WeAre Aerospace à Saint-Nicolas de Redon et Saint-André-des-Eaux. Elle accueille des équipementiers comme Famat, Loiretech et des spécialistes des pièces complexes comme le Groupe Halgand, ACB. Expliseat a ouvert son usine de production de sièges ultra-légers à Avrillé près d'Angers. En PACA, du côté de Marignane et de Marseille, 22.000 personnes travaillent pour le compte d’Airbus Helicopters, numéro 1 mondial des hélicoptères civils. A signaler aussi la PME Guimbal (85 salariés à Aix-Les-Milles) qui fabrique des petits hélicoptères. Istres (13) accueille la BA 125, une base majeure de l’armée de l’air avec son pôle aéronautique de rang mondial dédié aux essais et à la certification. Le site assurera La maintenance des Airbus A330 Phenix en 2025. Istres accueille également Thales, Dassault et Safran. Si la région se place au 5ème rang en nombre d’emplois de la filière aéronautique et spatiale, elle reste loin derrière Occitanie. Elle serait plus en retrait encore sans la présence d’Airbus Helicopters. La région Auvergne Rhône-Alpes compte 350 entreprises spécialisées (30.000 emplois directs), des sous-traitants comme Hexcel, un des leaders mondiaux dans le domaine de la fibre de carbone et des matériaux composites à Roussillon (38) et Dagneux (01) ou encore Constellium (pièces en aluminium) à Issoire (63), Crouzet (composants d’automatismes) à Valence (26), Zodiac (intérieurs de cabines, sièges d’avion) à Roche-la-Molière (42), Duqueine (composites) à Civrieux (01), Safran Electronics et Défense (systèmes optiques de haute précision) à Valence (26), Porcher Industries (thermoplatiques) à Saint-Julien en Saint-Alban (07) sans compter Aubert & Duval pièces de structures forgées ou matricées en titane, acier haute performance, et aluminium) à Issoire (38) et Clermont-Ferrand. A noter que le projet d'usine de freins carbone à Feyzin près de Lyon (200 emplois) a du plomb dans l'aile. L'envolée des prix du gaz fait hésiter Safran. L'industriel pourrait se tourner vers le Canada où les États-Unis, pays où l'énergie est moins chère (décision fin 2024). En Normandie (21.500 salariés), les entreprises sont plus tournées vers le militaire et le spatial, c’est le cas de Snecma et de Thales. Toutes sont regroupées au sein de la filière NAE (Normandie AéroEspace) avec des emplois à trouver sur leur site web. Parmi les principaux sous-traitants figure Safran Nacelles, leader mondial des nacelles pour moteurs d’avion, basé à Gonfreville-l’Orcher. La région Centre Val-de-Loire (325 Ets/21.570 salariés) peut s’appuyer sur son cluster Aéro-Centre qui regroupe une centaine d’entreprises de l’aéronautique, des grands groupes comme Daher, Thalès, des fournisseurs rang 1 comme Safran Seats, Tecalemit Aerospace (tuyauterie souple) Indraero (aérostructures) et des sous-traitants comme MCSA, Caillau (colliers), Decomatic (visserie), JSM Perrin et MPO ou encore, Lamre, une TPE qui fabrique des câbles et instruments de mesure pour le civil et le militaire. On peut citer aussi l’usine Saint-Gobain de Sully-sur-Loire (45) qui produit les glaces de cockpit des appareils d’Airbus et Astronics qui conçoit à Montierchaume (36) des systèmes d’actionnement, d’éclairage et de divertissement à bord des avions. Mecachrome à Amboise et Mecabess à Gien ont souffert de la crise sanitaire. A noter que l’usine Safran Aerosystems de Châteaudun recrute des opérateurs et techniciens usinage (55 postes offerts). En Bourgogne-Franche-Comté, la filière aéronautique représente près de 370 entreprises (16.000 salariés) se partageant entre le civil et le spatial/défense. L’écosystème industriel s’organise autour des clusters AeroµTech à Besançon et GisAero à Auxerre. Des groupes comme Figeac Aéro et Safran Electronics & Defense Actuation en sont membres. A Gray en Haute-Saône, JG Aviation répare et entretient les petits avions civils. En région Hauts-de-France (10.000 emplois, 160 entreprises) l’aéronautique est surtout présente à Méaulte dans la Somme avec Airbus Atlantic. C'est l’entreprise majeure du département. Le cluster aéronautique Altytud de Méaulte regroupe 70 industriels. Chez Figeac Aero, Somepic technologies, on a craint pour l’emploi mais on est un peu plus rassuré avec la reprise des commandes chez Boeing. En Bretagne, le chantier vannetais de Multiplast a réalisé le fuselage en carbone et procédé à l’assemblage d’un avion électrique à passagers (neuf, plus deux membres d’équipage) pour le compte d’une société israélienne. L'entreprise vannetaise a ouvert un nouveau hall pour produire les fuselages en série avec les robots de drapage de la startup industrielle Coriolis Composites, basée à Queven (56). On trouve aussi en Bretagne quelques sous-traitants comme Tecalemit à Pont-L’Abbé (29) qui fabrique des flexibles. Safran annonce la création d'un nouveau site industriel à Rennes qui fabriquera de pièces de moteurs d'avion. En région Grand-Est, le cluster Aériades affiche la présence de grands groupes comme Lisi Aérospace à Bar-sur-Aube (10), Liebherr à Colmar (68), Safran Aéro Composite à Commercy (45). A Belfort, la startup Avions Mauboussin lève des fonds pour permettre de développer la première génération d’avions hybrides à hydrogène destinés à la mobilité interurbaine.
Groupements d’entreprises en région, pôle d’activités, clusters *
* proposant des offres d’emploi ou des formations pour la plupart
À noter la dizaine d’agences d’intérim spécialisées sur Toulouse Blagnac et Colomiers (Crit, Actual, Adecco, Proman, Start people, Supplay aéronautique)
Cabinet de recrutement, chasse de tête
Formation initiale et professionnelle : à partir du niveau 3 (ex CAP/ BEP usinage) civil ou militaire ou une formation professionnelle aéronautique de la métallurgie (CQPM), Bac pro aéro, options avionique, structure ou systèmes, CQPM ajusteur monteur de structures aéronefs, CAP aéronautique option avionique, option structure jusqu’à BAC STI, STI2D, Bac pro technicien aéronautique, Bac pro aéronautique option systèmes, Titre pro soudeur, Bac pro TCI chaudronnerie industrielle (+ licence soudure), Bac STI en Génie des Matériaux, Bac Pro en plasturgie et composites, BTS aéronautique, BTS technicien usinage, BTS technicien supérieur aéronautique, Licence pro ISEA (système embarqués), sans oublier le DU Maintenance aéronautique, BUT SGM (sciences et génie des matériaux) et le BUT GMP (Génie Mécanique et Productique) ou encore master maintenance aéronautique, parce que ce sont les diplômes qui forme le mieux aux métiers de base : la conception (dessin, études), la fabrication (usinage), production de pièces (informatique industrielle, automatismes), mécanique et maintenance avion. Être très bien formé, c’est le meilleur sésame. Passer un CQPM d’opérateur régleur sur commande numérique ou de monteur de cellule aéronef représente la porte d’entrée la plus directe. De plus, le secteur, via Airemploi, cherche à féminiser ses métiers, notamment dans la maintenance. Le Gifas communique sur les métiers, la formation et l’emploi sur Facebook.
Quelques écoles : AFMAé CFA Bonneuil-en-France (95), Lycée Jéhan de Beauce Chartres (28), AFPA Saint-Nazaire, GRETA Rennes, Lycée Jean Macé Vitry-sur-Seine (94), GRETA Sud-Aquitaine Peyrehorade (40), CFA Figeac Aéro (CFAIMP Figeac 46), CFA Aéro Campus Aquitaine Latresne (33), Pôle formation 58-89 Nevers/Auxerre, Lycée Airbus Atlantic Henri Potez Meaulte (80), CFAIMP Beauzelle, Air Formation Blagnac (31), Fab'Academy Saint-Nazaire (44), ADRAR Formation Toulouse, Tarbes, Lycée Aristide Briand le Blanc-Mesnil (93), Institut Amaury de la Grange Merville (59), Esma Aviation Academy Montpellier, CR-IMA Evering Mérignac, IUT Cachan (BUT GMP), Pôle formation IUMM PACA Istres (13), Lycée Stella La Réunion. Le BUT SGM est proposé à : IUT Bordeaux, IUT Nantes, IUT NÎmes
Formation continue en usinage, câblage aéronautique, ajustage assemblage structures aéronefs : AFORP Tremblay-en-France (93), Alliance iCube Saint-Nazaire (44) et Angers (49).
Formations supérieures : Concours post-bac scientifique pour l’accès aux écoles d’ingénieurs avec prépa intégrée. Nombreuses spécialités, masters, mastères spécialisés (par exemple : thermique, structures, matériaux et procédés, fluides et énergétique, électromécanique, mécatronique, informatique industrielle, systèmes embarqués, acoustique, vibration : masters génie mécanique en aéronautique, mécanique des solides et des structures, mécanique des structures composites, dynamique des fluides, informatique embarquée, signaux et systèmes, propulsion aéronautique et spatiale, management de la qualité, performance industrielle, maintenance industrielle, matériaux et procédés etc.) : IUT Haguenau (67) Aéro Campus Aquitaine, IPSA Paris, Lyon, Toulouse ISAE-SUPAÉRO Toulouse, Polytech Grenoble-Alpes, Polyaéro Gap (05), IRT Jules Vernes, ENSMA Poitiers, EPF Cachan, Troyes, Montpellier, Université Toulouse 3, INP-ENIT Tarbes, Junia HEI Lille, Châteauroux, ESTACA Laval, École Centrale Nantes, École Centrale Lyon, INSA Rennes, Université Paris Nanterre, ENSTA Brest, IMT MInes Albi (Mastère spécialisé Ampas), Université La Rochelle.
Maintenance avionique : Technicien maintenance aéronautique : Pôle formation UIMM Istres (13), IAAG Institut Amaury de la Grange Morbecque (59)
Spécialité acoustique : licence pro acoustique et vibration, master pro acoustique : Université Jean Monnet Saint-Etienne, UPMC Sorbonne Paris
Spécialité métrologie : licence professionnelle Métiers de l’Instrumentation, de la Mesure et du Contrôle Qualité : IUT du Limousin, IUT Montpellier, L’Industreet Stains (93) (inspection et contrôle non destructif)
Excellence opérationnelle : Ecam Expert Lyon, Lean Six Sigma, ECAM Lyon (Ms manager de l’amélioration continue)
En matière de formation continue et d'apprentissage, l’AFPA Toulouse Balma (chaudronnerie industrielle, tournage fraisage…), le Campus aéronautique Bretagne, Pays de la Loire et l’AFPI Midi-Pyrénées sont ici à la pointe. De ce point de vue, la formation de soudeur TIG dispensée dans plusieurs Centres AFPA est une opportunité. A noter l’ouverture récente du CampusFab à Bondoufle (91) la plateforme de Formation à la Mécanique Industrielle de Demain. Le projet est porté par le groupe Safran, en partenariat avec des structures comme le GIM et l’AFORP. De son côté, Eurosae Paris, Palaiseau, Toulouse propose des formations courtes pour ingénieurs, cadres et techniciens, axées sur les compétences métier ou les méthodes et techniques associées. A signaler aussi l’inauguration à Istres du Hall Aéronautique du Pôle Formation UIMM PACA (200 apprentis du Bac pro à BTS). A signaler l’Alliance iCube en Pays de la Loire.
Écoles d’entreprise :
Écoles de production :
Airbus conserve le lead sur son concurrent Boeing, lequel semble frappé de malédiction avec son 737Max. Après la perte d'une porte en vol et d'une roue au décollage, la série noire se poursuit avec un nouvel incident sur un 737Max de la Korean Air (chute brutale de 27.000 pieds en 15 minutes). Coupant l'herbe sous le pied de son rival, le constructeur européen fonde de gros espoirs sur son dernier né, l'A321 XLR, un monocouloir nouvelle génération. Cette version allongée de l'A320, économe en carburant et fiable, devrait séduire les compagnies low cost pour leurs vols long-courriers à faible flux de trafic.
La reprise s'est accélérée, les cadences de livraison avec. Il va falloir muscler l'appareil de production car les retards de livraison nuisent. En effet, la chaîne logistique peine à suivre les cadences annoncées aux acheteurs, ce qui peut entraîner des pénalités. Heureusement, si les retards de livraison sont monnaie courante, ils ne dissuadent pas vraiment les acheteurs. Les commandes s'additionnent pour Airbus et l'objectif de 720 livraisons en 2023 a été dépassé (735 avions livrés). Airbus a encore devant lui 8.600 avions à construire. Ont-ils une autre alternative ? La compagnie Thaïlandaise Eva Air a inauguré 2024 avec une commande ferme à Airbus pour 18 appareils A350-1000 et 15 A321neo. Le dernier gros accord concerne la compagnie saoudienne Saudia qui devrait passer une commande ferme pour 105 appareils Airbus, des A321neo pour l'essentiel, soit l'avion le plus vendu au monde. Plombés ces deux dernières années par les retards de livraison dus à la crise des matières premières, aux difficultés à s’approvisionner en composants notamment, les constructeurs ont mis les bouchées doubles pour produire et livrer leurs clients dans les meilleurs délais. Après avoir longtemps appuyé sur le frein, la relance est laborieuse et on manque aussi de bras pour produire. Il va falloir accélérer sur les cadences et sur la formation. Malgré ses déboires, Boeing a quand même survolé le dernier Salon de Dubaï. Emirates a commandé 95 avions à la compagnie américaine, malgré ses déboires en cascade sur ses 737 MAX. Les problèmes sur les moteurs de l'équipementier Rolls Royce de l'A350 ont sans doute pesé dans le choix d'Emirates.
Au plus fort de la pandémie, le Président d’Airbus avait annoncé 5.000 suppressions d’emploi, des départs volontaires principalement. Les sites de Toulouse, Mérignac et Nantes étaient visés. Pour soutenir la filière et limiter les dégâts, Bruno Le Maire a aussitôt dégainé un plan d’aide de 15 milliards d’euros et annoncé une baisse des impôts de production, une mesure très attendue par nos industriels. Les sous-traitants et équipementiers comme Latécoère ont vu leur activité fondre brutalement. Ce dernier avait déclaré vouloir délocaliser la production d’un de ses sites toulousains en république Tchèque et au Mexique. Il y a sans doute une part d’intox, les entreprises profitant de la crise pour restructurer et faire pression sur le gouvernement pour obtenir des aides. Il faut espérer aussi que les mesures de soutien aillent aussi aux petits sous-traitants comme Gill Corporation (65 emplois supprimés à Anglet). Rien qu’en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, c’est presque 9.000 emplois qui ont été perdus. Tailler dans les effectifs pour restructurer sans se mettre en danger est devenu la priorité. On aura en réalité moins taillé que prévu. Ainsi, Figeac Aéro, qui a perdu beaucoup avec les déboires de Boeing, n’a supprimé que 220 emplois sur les 320 prévus sur son site figeacois. De son côté, le groupe Latécoère n’a finalement supprimé que 246 postes contre les 475 prévus. Chez Safran, on prévoyait 2.130 suppressions d’emploi dans le monde, a priori sans impact sur les usines en France. Les accords de modération salariale et le chômage partiel ont limité la casse. Comme on le voit, elle est plus limitée que prévue. Mieux, les « inverseurs » ont été déployés. Airbus s’est remis à recruter qui a inauguré à Toulouse la nouvelle ligne d'assemblage de son best-seller, l'A320NEO. De son côté, le constructeur franco-italien ATR, qui avait connu une année compliquée en 2022 et des soucis avec sa chaîne de sous-traitance, a engrangé sa première grosse commande de l'année. Une société de location Singapourienne vient de lui commander dix appareils ATR 72-600. Quant au groupe familial Daher qui prévoyait de supprimer 500 postes dans ses usines des régions Centre et Occitanie, il a inauguré l'année dernière son centre d'innovation (Log-In) dédié à la logistique à Cornebarrieu (300 emplois), près de Toulouse. Tout va pour le mieux donc, hormis quelques incertitudes sur la livraison de certaines fournitures sensibles comme le titane, un métal amagnétique réputé pour sa résistance à la corrosion et présent dans les pièces de structure et les moteurs des avions d’Airbus notamment. La Russie est en effet le principal producteur et fournisseur de titane.
Pour l’heure, les recrutements ont repris un peu partout. Il est bon de rappeler qu’Airbus a devant lui 7.600 appareils à construire et que son avantage sur son concurrent américain est de construire des avions plus adaptés aux besoins de l’aérien de demain. Airbus peut en effet développer son avantage sur les appareils monocouloirs. Tout le monde a en mémoire les déclarations du Financial Times sur les carnets de commandes d’Airbus et de Boeing représentant 8 à 10 années de travail de production. L’avionneur européen a profité de la période Covid pour accélérer sa révolution industrielle et gagner en flexibilité en s’inspirant de ce qui se fait dans l’automobile. On espère accélérer la cadence cette année malgré la difficulté à s’approvisionner en composants. Sachant le caractère cyclique du marché, les entreprises ont toujours cherché à sécuriser en embauchant au coup par coup en évitant de grandir trop vite. Il n’y a donc pas de vrais sureffectifs, les intérimaires étant la variable d’ajustement. Ainsi, Lauak Aérostructures (Ayherre 64), qui avait licencié près de 200 salariés l’année dernière, a vite réembauché en intérim une partie des salariés licenciés, en lien à la remontée des cadences sur l’A320. A tout le moins, Airbus gagnerait à jouer franc jeu car les effets de yoyo mettent la chaîne industrielle sous pression. Beaucoup de sous-traitants de rang 1,2 venaient tout juste de licencier et ils doivent maintenant réembaucher. Idem pour les équipementiers de rang 1 comme Safran qui va recruter 13.000 personnes cette année. Les petits sous-traitants ont intérêt à mettre à profit les aides obtenues pour se mettre à l’heure de l’industrie 4.0. L’industrie aéronautique s’oriente déjà vers l’avion décarboné. C’est un nouveau défi à relever. Des startups françaises se sont lancées. Aura Aero devrait mettre en service en 2027 un petit avion électrique adapté aux trajets de moins de 400 kms. Blue Spirit Aero mise sur la pile à hydrogène. De son côté, VoltAero travaille sur un avion à propulsion électrique-hybride. En tout cas, l’avion vertueux n’est pas pour demain et on devine qu’il ne se prêtera pas aux longs courriers. Ces startups recrutent des ingénieurs aéronautique (certification, charges, masse, modélisation, systèmes pressurisation, commande de vols, etc.), des dessinateurs-projeteurs, des opérateurs composites et même des ingénieurs en céramique pour travailler en fonderie à cire perdue.
Plus globalement, on recrute en chaudronnerie, usinage, montage, monteurs-câbleurs, opérateurs sur commande numérique, ne serait-ce que pour remplacer les partants en retraite. Les besoins en compétences justifient que l’on poursuive l’effort de formation. Malgré les rémunérations attractives, il faut encore s’employer pour convaincre les jeunes de rallier ces métiers. AeronewsTV propose des vidéos métiers à ce sujet. La dernière étude de la filière NAE, réalisée auprès d’une centaine d’entreprises membres, soulignait l’inadéquation des formations aux besoins en compétences des industriels et un déficit d’attractivité des métiers industriels.
L’aviation d’affaire avait amorcé une timide reprise due, il faut le reconnaître, à une politique de rabais. Toutefois, les ventes sont loin d’avoir retrouvé leur niveau d’avant la crise de 2008. Une conjoncture défavorable qui ne dissuade pas Dassault Aviation qui vient de présenter son Falcon 10X, un nouveau jet d’affaires premium longue distance. Les premières commandes sont vite tombées. L’aviation d’affaire parie aussi sur l’électrique. Le premier avion biplace 100% électrique certifié est du constructeur slovène Pipistrel. Il faudra être patient car son autonomie n’excède pas les 50 minutes, mais c’est un pari pour l’avenir. En raison des limites importantes, l’avion électrique ne pourra pas remplacer l’avion à kérosène. La capacité des batteries augmentant dans les prochaines années, on peut en revanche espérer voir voler d’ici une quinzaine d’années des petits avions 100% électrique capables de transporter six à huit passagers sur de courtes distances. En France, les startups Blue Spirit Aero et Beyond Aero travaillent sur la conception d’avion à hydrogène. Quant aux drones civils, les perspectives s’élargissent (livraison de médicaments d’urgence aux iliens, surveillance des déplacements …), avec des commandes du ministère de l’intérieur. L’armée commande également des drones aériens pour la marine fabriqués en co-traitance par Naval Group et Airbus.
Industrie aéronautique et spatiale. 1er secteur exportateur en France. En global : 444 entreprises aéronautiques dont 200 PME. 210.000 salariés directs (aéronautique civile y compris). 4.000 sociétés sont fournisseurs de cette industrie (350.000 emplois indirects).
source : Airemploi, Gifas
La filière aéronautique et spatiale s’organise autour de trois grands pôles, avec des entreprises très présentes dans les départements de Haute Garonne, Pyrénées-Atlantiques et Gironde pour la production et, dans les Yvelines, Hauts-de-Seine et Seine-et-Marne pour la R&D :
Chef d’atelier chez un sous-traitant de l’aéronautique et de l’automobile
«Je suis chef d’atelier dans une PME spécialisée en mécanique de précision et plus précisément dans la fabrication de pinces de serrage en acier et carbures pour machines-outils.
Nous produisons sur plans en petite série, parfois même à l’unité. Nos clients sont pour l’essentiel des industriels de l’aéronautique, de l’automobile, du médical et de l’armement. j’ai passé le CAP de fraiseur et enchaîné sur un BEP d’opérateur régleur sur commande numérique, puis sur un Bac pro productique. J’ai décroché ce poste grâce à l’ANPE de l’époque. Avec le recul, je me dis que ces six années d’études sont nécessaires pour être pleinement opérationnel. Les formations d’aujourd’hui sont bien trop courtes et l’usinage, comme le fraisage, sont abordés trop succinctement. Aujourd’hui, il vaut mieux privilégier l’alternance, non seulement pour découvrir les réalités de l’usine d’aujourd’hui que pour compléter les savoir faire qui font défaut au sortir d’un bac pro. Quand un client vient nous féliciter pour la qualité d’un travail d’usinage au micron qu’il juge en tout point parfait, ce n’est pas seulement ma personne, mais toute l’équipe qui se voit récompensée. L’industrie devrait pouvoir attirer plus de jeunes car ce sont des métiers passionnants et qui offrent encore des perspectives, notamment dans l’aéronautique. Il faut quand même savoir qu’un technicien qualifié avec de l’expérience peut gagner jusqu’à 2.500€ voire 3.000€ net, selon le type d’entreprise où l’on travaille. En raison des départs en retraite, beaucoup de PME manquent de tourneurs-fraiseurs, de techniciens d’usinage et surtout de rectifieurs…»
Voir aussi l’article sur les recrutements en cours chez Figeac Aero Auxerre sur le blog
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