Illustrateur, Dessinateur, UI designer. Pour creuser son sillon et parvenir à en vivre décemment, il faut d’abord être bon dans ce que l’on fait, trouver sa voie, son style, savoir se remettre en question, persévérer et travailler sans relâche. Il ne faut pas hésiter à compléter avec un job alimentaire aussi longtemps que nécessaire car travailler gratuitement ou pour une bouchée de pain, c’est souvent le lot du débutant. Avantage de taille : l'illustration est partout aujourd'hui (affiche, objets, livre, pochette de disque, instagram, clips animés ...). Le statut le plus fréquent est celui de freelance travaillant à la commande, contrairement à l’artiste qui est plus libre dans la création. La contrepartie de la liberté, c’est l’organisation et la puissance de travail et les revenus fluctuants. Il faut s’organiser, définir ses plages de travail et se trouver une routine pour être plus productif en évitant de se disperser. On peut choisir de se spécialiser (presse, mode-beauté, illustration jeunesse, bande dessinée, animation, jeux de plateau…) mais sans trop s’enfermer. Sortir d’une très bonne école, c’est plus de confiance, mais elle peut vite se briser si rien ne se passe. Les éditeurs, les agences recherchent en général quelque chose de précis. Ils accrochent ou non à votre travail et tentent de cerner votre culture visuelle. Un refus n’a rien de personnel, pas de quoi se vexer donc. Comme pour un casting d’acteur, il faut prendre la critique comme un conseil, c’est le meilleur moyen d’avancer. Si l’on veut travailler, il faut s’ouvrir et être prêt à travailler sur des projets qui ne plaisent pas forcément, ce qui ne veut pas dire travailler pour peanuts, même pour étoffer son portfolio. Aujourd’hui, on peut transmettre des PDF par mail pour montrer son travail. On peut utilement être présent sur une galerie, une communauté artistique type ultrabook, slowgalerie, Dribbble et s’inscrire sur une plateforme de freelances comme 99Designs, Codeur, Fiverr, Malt, CreativLink ou encore Upwork, DesignCrowd, ces dernières étant plus internationales. Ensuite, il faut savoir répondre à un brief par quelques croquis, dessins rapides. Une fois validés, on peut alors s’atteler au travail. Pour poster, vendre des dessins, motifs, illustrations au secteur textile/mode, communication/design, on recommandera les plateformes Behance, Redbubble et Cymé. Dans tous les cas, il convient de se montrer très pro dans les rapports avec son client et, surtout, respecter les deadlines. Le dessinateur, l'illustrateur indépendant a tout intérêt à élargir sa palette (illustration de livres, dessin de presse, gifs, posters, typographie, animation, bande dessinée, videoscribing, dessin en direct dans les séminaires corporate, VJing…), montrer son travail en galerie (Modulab). On peut aussi créer des thèmes de sites web (templates) et les proposer à la vente sur Creative Market ou encore faire du print on demand, impression à la demande en français. On a vu même des artistes vendre leurs illustrations sous forme de NFTs d’art, mais l’engouement est déjà retombé.
Graphiste, motion designer. C'est toujours le parcours du combattant pour les jeunes graphistes, plus compliqué qu'on ne le pense. La raréfaction des emplois n'est pas un mythe. La concurrence est toujours aussi vive. Il y a moins d'opportunités en ce moment et l'arrivée de l'IA perturbe un peu plus le jeu. France Travail propose actuellement 385 postes, 825 pour la plateforme Hellowork. Les agences ne jouent pas toujours franc jeu. Ces "postes fantômes" repris sur les jobboards sont une plaie pour les jeunes professionnels. Ils sapent la confiance et le moral. Le mieux est de s’atteler à son portfolio professionnel en ligne sans plus attendre. On trouve des outils pratiques comme Portfoliobox ou Behance. Il faut veiller à se distinguer par l’originalité. Le graphiste doit en effet sortir du lot car le numérique engendre une certaine standardisation. Pourquoi ne pas créer son propre site vitrine comme Julien ?. S’enrichir culturellement, sortir, lire et pas seulement des revues spécialisées et s’intéresser au travail des autres est impératif. Les compétences en typographie sont un plus. Dans la mesure où les agences font du print au web, il est clair que celui qui présente un socle de compétences étendu (print & web, mobile, motion design) et un portfolio qui plait a plus de chances d’être contacté. Le blog ne sera sans doute pas suffisant. Il faut aussi être vu et partagé. Sans une présence proactive sur les réseaux sociaux, vous risquez de passer à côté d’une commande. Les groupes de discussion sur les réseaux sociaux comme Pinterest, Instagram peuvent fournir quelques pistes. Y être présent comme professionnel, c’est mieux. Les Cafés de l'AFD permettent d'échanger avec ses pairs, de tisser un réseau. Les agences de communication, les entreprises de mode-luxe, les studios spécialisés dans la création d’images d’architecture recherchent plus souvent des talents confirmés pour mettre en valeur leurs créations, surtout lorsqu’il y a urgence, d’où l’utilité d’une présence active sur des plateformes de freelance comme Codeur, Graphiste.com, Fiverr, Malt, CreativLink. Un motion designer gagne à incruster sa Demo Reel dans son CV, un gain de temps pour ceux qui visiteront son profil sur Behance ou Malt. Visualiser rapidement vos savoir-faire, vos réalisations est leur seule préoccupation. On peut exposer ses créations sur Deviant Art, Il n’y a pas que les agences. Le secteur de l’édition et du e.learning recrutent aussi des graphistes (cf rubrique emploi d’E.learning Letter). Dans tous les cas, le créatif doit se montrer ouvert et disponible, s’adapter au budget de son client, entreprise, respecter ses délais et son cahier des charges. Il n’y a pas de petit client, un modeste club sportif peut vouloir une affiche, un flyer. Pour un premier contact, envoyer un PDF léger, susceptible de convenir au client. Surtout, ne jamais se brader et respecter tout le monde. Quant à rejoindre directement un studio de création graphique au sortir de l’école, c’est une autre paire de manches. Les agences ont tendance à activer leur réseau de freelances plutôt que d'embaucher de jeunes recrues. Ce sont souvent des petites équipes de 2 à 5 personnes qui se sont constituées par affinités et qui tentent de vivre de leur métier. Il y a plus d'opportunités sur l'UX/IUI Design comme en témoigne l'offre émanant de la plateforme Welcome to the Jungle. (voir aussi la fiche COMM •• Publicité / Création publicitaire).
Que vous soyez graphiste ou illustrateur, le "personal branding" sera votre levier business. Pour se faire connaître plus largement, il est préférable d’avoir un portfolio en ligne (avec Wix par exemple), doublé d'un site web où l'on présente son travail, avec un onglet "boutique en ligne" pour ceux qui visent des revenus accessoires. Pour monétiser, on peut aussi opter pour le "print on demand" ou passer par une marketplace comme Artfinder qui ne prend que les originaux.