On continue de recruter dans les bassins d’emploi mais la main-d’œuvre fait cruellement défaut. Une myriade de TPE, PME qui, contrairement aux ETI, communiquent a minima et qui souvent ne disposent pas toujours d’un site carrières permettant de connaître leurs besoins et leurs activités. Il y a même encore des TPE sans site web. Il n’est pas rare de voir fleurir sur les bords de route des panneaux signalant les besoins urgents des usines. Les agences d’intérim tirent la langue. On manque de tout et surtout d’usineurs, de tourneurs-fraiseurs, de techniciens de maintenance, d’outilleurs-moulistes, de chaudronniers-soudeurs, de régleurs en injection plastique, d’opérateurs-régleurs CN. La situation des usines s’était bien améliorée grâce aux commandes en hausse de l’aéronautique, de l’automobile et de la construction navale, mais pour savoir si elles recrutent en ce moment, le mieux est de s’adresser directement à elles mais aussi aux agences d’intérim et de France Travail locales. L’aéronautique a encore un pain sur la planche et l’automobile n’est pas si mal en point qu’on le dit. Au sortir d’un Bac Pro en alternance, éventuellement assorti d’une mention complémentaire, l’emploi est quasiment assuré, mais il l’est encore plus souvent au sortir d’un CAP de tourneur-fraiseur ou d’ajusteur. Quand un chef d’entreprise bordelais qui usine des pièces au micron pour l’aéronautique dit «chez nous les tourneurs-ajusteurs sont des divas !» on comprend ce qu’il reste à faire. Ne pas hésiter à contacter des organismes comme l’AFPI (Centre Val-de-Loire) ou l’AFPA de Besançon qui proposent des formations ouvertes aux demandeurs d’emploi. Si quantité d’offres d’emploi restent non pourvues dans l’industrie, c’est que les préjugés sur le travail en usine n’ont pas encore été vaincus. Si les jeunes reviennent vers les formations industrielles, c’est que les efforts de communication commencent à payer (ex : #Opération Industrie sur la chaine You Tube), mais il y a encore du chemin à faire pour gagner en attractivité. Les plus volontaires s’intéresseront au forum emploi du salon virtuel Sepem industries.
En région
Le développement du décolletage en Vallée d’Arve est étroitement lié à l’activité horlogère genevoise au 18ème siècle. Durant la saison froide, les agriculteurs de la vallée assemblent des petites pièces pour l’horlogerie suisse, un revenu de complément. Un temps long qui a permis de développer autour de Cluses (74) un véritable savoir-faire. D’artisanale, l’activité s’industrialise et finit par délaisser l’horlogerie au profit de l’armement, puis de l’électroménager et des industries de pointe (automobile, aéronautique, naval). Aujourd’hui, la Vallée de l’Arve en Haute-Savoie, appelée aussi Technic-Vallée, concentre à elle seule plus des 2/3 des emplois de la filière mécanique de précision. Nous avons encore des entreprises expertes centenaires comme Boutté en Hauts-de-France qui réalise des pièces en petite, moyenne et grande séries, pour le médical, le transport, l’industrie etc.
Le secteur s’appuie sur une multitude de TPE et de PME tournées vers l’aéronautique, le ferroviaire, l’automobile, la défense, les équipements de production (machine outils, moteurs hybrides, roulements à capteurs d’efforts, transmissions, engrenages, escaliers mécaniques, horlogerie, bancs d’essais, systèmes hydrauliques…), principalement en région Auvergne Rhône-Alpes. On y trouve la plus grande concentration mondiale d’entreprises de sous-traitance, des ETI, PME et des petites entreprises familiales reconnues internationalement pour leur excellence, plus souvent implantées en Haute-Savoie. Des entreprises de bonne taille comme Kartesis, 520 salariés à Marignier, Guillermin à Ayse, Baud Industries (500), Escodec à Fillinges, ACI Groupe (450) à Saint-Etienne (42), Linamar (300) à Saint-Chamond (42) et des plus petites comme BS Décolletage à Argis (01), Bouverat-Pernat (47 salariés) à Marnaz (74) et bien d’autres sociétés familiales regroupées autour de Cluses. Des entreprises qui n’échappent pas aux turbulences et aux difficultés de l’industrie automobile. On lève des fonds et/ou on licencie pour mieux se réorganiser. Avoir pour client principal l'automobile est une chance et un risque. On travaille par à-coups. D'un côté, les entreprises peinent à trouver les compétences lorsque les commandes s'accélèrent. De l'autre, il faut très vite licencier lorsque l'automobile est en crise. Pour les fleurons du décolletage, Maike automotive, Franck & Pignard à Thyez, Precialp, cela tient plus de la descente aux enfers. Pour ne rien arranger, la proximité avec le voisin suisse est un problème de plus pour les entreprises locales qui ne peuvent rivaliser en matière salariale. Le décolletage est également présent en Pays de la Loire (2ème place) avec des entreprises comme Fidemeca à Essart-en-Bocage (85), Anjou Décolletage à Bauges-Sur-Loire, Utechmeca à Trémentines (49) qui travaillent pour le médical, l’aéronautique, l’automobile, les machines industrielles. Les entreprises nazériennes comme Altitude mécanique sont plus tournées vers le naval, l'aéronautique et les EMR. Sur ce bassin, les recrutements sont encore plus difficiles car on est presque au plein emploi. La région Bourgogne Franche-Comté (3ème place) est plus en pointe sur la micro-mécanique et les micro-techniques avec des entreprises comme Roland Bailly à Besançon, STS Industrie à Chemaudin (25), Ardec Industries à Champagnole (39). A Saint-Loup-Géanges en Haute-Saône, Mécanique et Services travaille pour le nucléaire, la pétrochimie, l’hydraulique, des pièces de haute technicité. Dans le Doubs, les PME de décolletage de précision ont beaucoup de peine à retenir leurs meilleurs régleurs, tourneurs qui sont assez souvent débauchés à prix d’or par des entreprises suisses. C'est le cas de M.B.P situé à moins d'une heure de la Suisse. Et quand on sait qu’il faut beaucoup d’années pour forger l’expertise, on mesure la perte pour ces petits ateliers. L’activité de décolletage est moins présente en Hauts-de-France que dans les trois premières régions. La plupart des entreprises de mécanique de précision se trouvent dans la Somme : 19 sociétés dont Quennehen, CIM Picardie, Power Usinage et Boutté, toutes quatre basées à Friville-Escarbotin. En revanche, le département du Pas-de-Calais ne compte que deux entreprises de mécanique de précision, De Reu Décolletage à Achiet-le-Grand et CMD Gears, le leader mondial de l’accouplement élastique métallique à Cambrai. La filière est aussi présente en Nouvelle-Aquitaine du côté du grand Angoulème, avec des entreprises comme Schneider Electric, Leroy-Somer, Saft, DCN (la Mécatronic Valley en Charente). Les départements des Deux-Sèvres et de Haute-Vienne disposent également d’un solide tissu d’activités en usinage de précision et chaudronnerie tournées vers l’industrie aéronautique (Lisi aérospace à Parthenay). Basée à Blanzac (87), Secome réalise des pièces complexes pour l'aéronautique. Des pièces utilisées sur les avions ou hélicoptères d'avionneurs comme Airbus, Boeing, ATR, Ambaer. Si l‘Île-de-France a perdu quantité d’établissements spécialisés en mécanique de précision, il en reste quand même beaucoup, des TPE pour l’essentiel. C’est le cas de Aeroprecis à Montgeron, de Mongin à Grigny (91), de Sumecatronic à Magny-les-Hameaux (78), d'UCSS à Milly-la-Foret (91) et de Laroche Group à Andilly (95), cette dernière spécialisée dans l’usinage de pièces mécaniques pour l’aéronautique civile et de défense. En Normandie, l’activité d’usinage est plus souvent tournée vers l’aéronautique (Serodem, Sumpar, ADR Usinage, Amps 61, Leblanc SA). En région Bretagne, l’activité d’usinage et de décolletage est plus affirmée en Côtes-d’Armor avec des entreprises comme Polymécanic à Loudéac, Prolann à Lannion et surtout ST Industries (120 salariés) qui compte quatre sites industriels. La région Centre Val-de-Loire compte quelques entreprises de bonne taille comme Mécachrome à Amboise et Aubigny-sur-Nère et des PME de 40 à 50 salariés comme Méca Precis à Châtillon-sur-Indre, Lasserre à Vierzon, Décolletage du Berry à Saint-florent-du-Cher, MPO à Chateauneuf-sur-Loire, Coufal MPF à Aubigny-sur-Nère (18) ou encore Spema à Issoudin. En région Occitanie, les entreprises sont logiquement tournées vers l’aéronautique. C’est le cas de Nexteam à Launaguet et de Lhers à Aucamville en Haute-Garonne. Cette dernière a recruté 15 personnes récemment pour répondre à la hausse des cadences chez Airbus. La région Grand-Est n’est pas en reste qui accueille des sociétés comme Lehmann Mécanique à Molsheim (67), Bestechnologies à Illy (08), Promeca à Colmar ou encore PB décolletage à Étupes (68).
Ceci pour paraphraser la devise bien connue des rugbymen "no scrum, no win", qui signifie qu'on ne gagne pas sans respecter les fondamentaux.
En effet, pour réussir le pari de la réindustrialisation, ces petits ateliers de mécanique de précision qui, outre de la série, font du prototypage et de la pièce unique complexe, sont indispensables. Malheureusement, cette filière de très haute technicité manque de main-d'œuvre et des compétences sont elle a besoin. La plupart des petits patrons déplorent l’abandon des CAP préparant au métier de fraiseur notamment. L’avenir des petits sites industriels n’est plus garanti. Ainsi, pour éviter de devoir refuser des commandes ou de délocaliser, des entreprises sarthoises se sont regroupées autour d’Usin’Up pour maintenir et développer les compétences de l’usinage sur le bassin d’emploi. De multiples donneurs d’ordre (aéronautique, automobile, ferroviaire en tête) font appel à elles pour leur expertise en prototypage et petite série et pour leur réactivité. D’autres secteurs auxquels on pense moins sont aussi concernés. Ainsi, on usine des pièces de haute précision pour les fabricants de matériel médical et chirurgical (chirurgie orthopédique, dentaire). Les tourneurs fraiseurs sur commande numérique ultra spécialisés sont rares et donc très recherchés (cf: site Médical expo). Toutes ces entreprises restent fragiles car exposées aux aléas économiques. L’aéronautique et l’automobile sont bien souvent leur principal donneur d’ordre. Pour réussir son pari de réindustrialiser la France, Bruno Le Maire, devrait utilement se rendre en mars prochain dans la cité médiévale de la Roche-sur-Foron, dans la fameuse Vallée de l'Arve. C'est que se tient le Salon Simodec, le rendez-vous annuel de la filière.
Groupements d’entreprises et représentations en région (avec des offres d’emploi pour certains d’entre eux)
De multiples débouchés en mécanique de précision. Des métiers accessibles par la formation. A partir du CAP décolletage, opérateur régleur en usinage jusqu’au Bac STD2I, Bac Pro Productique, Bac pro TU (technicien d’usinage), Bac pro TRPM RSP Décolletage, BEP maintenance des systèmes mécaniques automatisés (MSMA), Bac pro technicien modeleur (pièces 3D, moulage), Bac STI génie mécanique, BTS IPM (industrialisation des produits mécaniques), BTS Traitement des matériaux, traitement thermique ou traitement de surface, BTS Conception et Industrialisation en micro-techniques, BTS TU Technicien d’Usinage, BTS ERO (Études et réalisation d’outillages), BTS Industrialisation de Produits Mécaniques, BTS CPRP Conception des processus de réalisation de produits sériels, BTS Productique, BUT GMP (Génie Mécanique et Productique), CQPM mécanique de précision, Licence pro Ingénierie mécanique, Master génie mécanique, Master 2 parcours ingénierie de conception des systèmes mécaniques, Ingénieur en gestion de production, ingénieur génie mécanique/génie des procédés/automatisme, école d’ingénieur généraliste à dominante mécanique pour les fonctions les plus élevées (ingénieur méthodes, ingénieur mécanique, ingénieur process usinage…) ou encore Ms manager de l’amélioration continue.
Formation initiale : quelques écoles : Compagnons du Devoir La Talaudière (42), AFPMA Péronas (01), Lycée Jeanne d’Arc St Ivy Pontivy (56), Lycée Dorian Paris, LP Haute Follis Laval (53), Lycée Colbert Tourcoing (59), LP Jules Haag Besançon (25), LP Stéphane Hessel Toulouse, Lycée Janot Sens, LP Paul Guérin Niort (79). A noter les formations extrêmement pertinentes proposées par le Campus de l’Industrie navale de Guipavas (29), avec des débouchés assurés dans des entreprises comme Naval Group, Piriou, CMN Group ou encore la Marine Nationale.
Formations universitaires : IUT Angers, IUT Metz, IUT Cachan (94) (BUT GMP), IUT d’Evry, IUT Toulon (83), IUT Reims, Troyes, IUT GMP Toulouse (orienté aéronautique), Ecole Vaucanson, Aix Marseille Université, Université Toulouse Jean-Jaurès, ECAM Lyon (Ms manager de l’amélioration continue)…
Quelques grandes écoles : ISAE SUPMECA Paris, Université Paris Saclay, ENSEM Lorraine, INSA Toulouse, ENSAM Paris Tech, ICAM, ENSMM Besançon, ISTY Mantes-la-Jolie (mécatronique), Arts & Métiers Sciences et Technologies Paris
Autres organismes en formation continue : AFORP, AFPI UIMM Le Havre, UIMM Pôle formation Bretagne, Usinage formation La Chapelle-Saint-Aubin (72), AFPA, GRETA Morteau (25), CFAI de Valence (26), Roanne, Saint-Etienne, Pôle formation UIMM PACA Marseille, Pôle formation Loire Drôme Ardèche, CFAI Franche-Comté, AFPI Itibanor Caen (14), Tourlaville (50), AFPI Dunkerque, Promeo Beauvais. Le CFAI 21-71 propose une formation d’opérateur régleur sur commande numérique (Chalon-sur-Saône et Dijon). FEECS Le Mans (72) formations courtes inter, intra à l’usinage
La France est le leader mondial du décolletage (634 entreprises dont 333 en Auvergne-Rhône-Alpes, en majorité en Vallée d’Arve, des TPE et PME en grande majorité (12.520 emplois). On sait que nombre de PME, ETI de mécanique de précision travaillent pour l’aéronautique et l’automobile, deux secteurs qui ont subi un coup d’arrêt en 2020. Le premier est vite reparti mais le second s'engage sur la voie semée d'embûches du tout électrique. Cette dépendance à ces donneurs d’ordre est un risque pour les petits sous-traitants. Heureusement, certaines usines ont bénéficié de l’aide du Fonds de modernisation et de diversification vers la mobilité électrique et la fabrication additive notamment. C’est le cas de Linamar, un groupe canadien, dont le site de production de Saint-Chamond (300 salariés) est dédié à l’usinage et l’assemblage d’éléments de transmission pour l’automobile, véhicules commerciaux et non routiers. Déjà robotisée, l’aide va lui permettre de se projeter plus encore dans Industrie du futur (4.0) et de moderniser son outil de production. Les entreprises de la filière ont grand besoin de salons professionnels comme Global Industrie pour trouver de nouveaux clients. Les salons sont des accélérateurs de business. Or, la crise sanitaire a contraint les organisateurs à des reports, voire même à des annulations. Au moins, l’édition 2022 de Global Industrie a pu se tenir. La précédente s’était beaucoup s’intéressée à l’usine connectée, aux innovations susceptibles d’être transposées dans les usines pour améliorer la productivité (réalité augmentée, cobotique, maintenance prédictive…). L’industrie du futur est en marche et le chiffre d’affaires des industries mécaniques poursuit son redressement. Mais les professionnels surveillent la conjoncture dans l’aéronautique et l’automobile qui sont de gros donneurs d’ordre. Pour autant, les chefs d’entreprise se plaignent toujours de difficultés à recruter, malgré des salaires de 14% supérieurs aux autres secteurs de l’industrie. C’est le cas de la société Bergheaud à Issoire (63) qui avait marqué les esprits en affichant ses postes à pourvoir sur une banderole. Plus récemment, à Châteaubriant (44), le patron de Méca Atlantique avait menacé de jeter l’éponge faute de trouver les tourneurs-fraiseurs dont il avait besoin pour honorer ses commandes. Ces PME spécialistes de l’usinage de pièces mécaniques de précision produisent aussi pour de nombreux autres secteurs (médical, nucléaire, naval, pétrochimie, industrie ferroviaire, éolien, EMR, connectique…). Les chefs d’entreprise alertent sur la nécessité vitale de former de toute urgence des tourneurs, fraiseurs, aléseurs en mode commando (formation accélérée sur site). Pour répondre à ce défi, le Club Giers Entreprises, qui regroupe 200 entreprises du bassin ligérien, a lancé une opération baptisée MECA RH. Dédiée au recrutement dans les métiers en tension du secteur de la mécanique, une action de formation a débuté il y a deux ans avec huit entreprises adhérentes. Une opération qui devrait être reconduite et idéalement déployée avec le soutien de France Travail et de l’UIMM. On avait mobilisé à cette occasion des retraités pour transmettre les tours de mains aux jeunes stagiaires, l’occasion aussi de promouvoir l’usine 4.0. Poussées par la demande, nos usines se modernisent, investissant dans la technologie, l’impression 3D notamment. C’est le cas de Nexteam, basée à Marmande, qui produit pour l’aéronautique et qui développe une activité de fabrication additive métallique de pièces de série embarquées pour l’aéronautique et le spatial (impression 3D métal). Les commandes de pièces de précision et de haute précision sont reparties à la hausse, du côté de l’aéronautique notamment. La mécanique de précision continuera de recruter de bons ouvriers, avec de bons CAP. Or, l’Éducation nationale a désinvesti ces CAP ouvriers au profit des bac pro et l’on en mesure aujourd’hui les effets pervers. Pourtant, on décroche plus facilement un emploi avec un CAP qu’un bac pro. Un jeune avec CAP de tourneur fraiseur a de l’or dans les mains et celui qui maîtrise toutes les facettes de son métier a un diamant, dit-on. La pénurie concerne aussi les cadres en production dans les petites et moyennes entreprises. Cette tension va de pair avec une certaine réticence à la mobilité géographique. La localisation des sites de production de la filière mécanique-métallurgie en territoire rural et à l’écart des grandes agglomérations joue défavorablement et c’est dommage. Pour ne rien arranger, la question de la pollution de l’air en Vallée de l’Arve est régulièrement évoquée dans la presse. De plus, parmi ces TPE, PME qui font du prototypage, du moulage, de l’outillage mécanique, beaucoup n’ont qu’un site web minimaliste, voire pas de site web du tout. Tout cela ne contribue pas à forger une représentation positive des métiers. Pas ou peu de sites carrières explicites qui permettent de promouvoir les métiers et la modernité. L’usine 4.0 n’est pas assez mise en valeur. Il faut aussi reconnaître que peu d’ateliers disposent des capacités d’investissement pour basculer vers l’usine 4.0.
L’information commence à faire son chemin, auprès des femmes notamment. On manque quand même de "role models". Le vieillissement de la pyramide des âges et les évolutions technologiques justifient que l’effort sur la formation soit poursuivi, voire amplifié, pour faciliter le recrutement de personnel qualifié et ce, quelle que soit la conjoncture économique en 2024. Les professionnels qui investissent sur ces métiers auront des perspectives salariales tout à fait correctes. Un bon tourneur-fraiseur pouvant espérer gagner jusqu’à 3.000 euros nets. Ce sont des métiers de haute technicité, essentiels aux industries de pointe comme l’aéronautique. Une entreprise comme Fidemeca usine toutes sortes de métaux (acier, titane, aluminium, plastique) pour différents donneurs d’ordre et elle recrute. Il n’y a pas de chômage dans ce secteur.
Décolletage. 1er rang mondial. Appareil productif : 634 entreprises dont 333 en Auvergne-Rhône-Alpes, en majorité en Vallée d’Arve. des TPE et PME en grande majorité (12.520 emplois). Croissance de 1,5% dans la mécanique de précision.
«Je suis chef d’atelier dans une PME spécialisée en mécanique de précision et plus précisément dans la fabrication de pinces de serrage en acier et carbures pour machines-outils.
Nous produisons sur plans en petite série, parfois même à l’unité. Nos clients sont pour l’essentiel des industriels de l’automobile, de l’aéronautique, du médical et de l’armement. Au départ, je voulais faire de l’électrotechnique, mais comme j’étais daltonien, c’était compromis. Je leur ai dit alors : mettez moi où vous voulez!. Le CAP de fraiseur m’a été proposé. J’ai très bien accroché et enchaîné sur un BEP d’opérateur régleur sur commande numérique, puis sur un Bac pro productique. J’ai décroché ce poste grâce à l’ANPE de l’époque. Avec le recul, je me dis que ces six années d’études sont nécessaires pour être pleinement opérationnel. Les formations d’aujourd’hui sont bien trop courtes et l’usinage, comme le fraisage, sont abordés trop succinctement. Aujourd’hui, il vaut mieux privilégier l’alternance, non seulement pour découvrir les réalités de l’usine d’aujourd’hui que pour compléter les savoir faire qui font défaut au sortir d’un bac pro.
Non seulement, j’aime mon métier, mais j’aime aussi mon usine qui m’a permis de gravir les échelons. Pour preuve, j’ai fait mes débuts ici et j’y suis toujours, vingt ans après. Nous avons conscience de maîtriser des savoir-faire qui risquent de se perdre. Alors quand un client vient nous féliciter pour la qualité d’un travail d’usinage au 10ème de micron qu’il juge en tout point parfait, ce n’est pas seulement ma personne, mais toute l’équipe qui se voit récompensée. L’industrie devrait pouvoir attirer plus de jeunes car ce sont des métiers passionnants et qui offrent encore des perspectives, notamment dans l’aéronautique. Il faut quand même savoir qu’un technicien qualifié avec de l’expérience peut gagner jusqu’à 2.500€ voire 3.000€ net, selon le type d’entreprise où l’on travaille. En raison des départs en retraite, beaucoup de PME manquent de tourneurs-fraiseurs, de techniciens d’usinage et surtout de rectifieurs…»
Les entreprises qui recrutent ou qui sont susceptibles de recruter : Baud Industries, Nexteam (mécanique de précision pour l’aéronautique), NTN SNR, Pivaudran, Sagne mécanique, Bouy Ausare, Groupe ADF, Mecagine (Advans Group), Extol, AMB, Souriau (pièces pour le spatial), Groupe Méné, Sofresid, Clemesy, Mecahers, Precicast, Armor Méca, Oxymétal, Ardec Industries, Collins Aerospace (rattier Figeac), Cousso, Lhers, Méca-Précis, Global Metal Works, AMPS, CIM Picardie, 1000 Solutions Group, Mecapack, BS Décolletage, Factem, Modiqua, Gris Group, CMW, Prismadd, MG Méca précision, Germéca, Evaflo, MBP Usinage, Méca europe, Fives industrie, Felisaz, G.Pivaudran (luxe), Suchier, Mallard, Lobel, Fralsen (microtechnique horlogère), Silmac (micromécanique en silicium), Apma