Les métiers de la maroquinerie et de la chaussure attirent les salariés en reconversion, c’est assez nouveau. Se reconvertir et créer son atelier de sellerie-maroquinerie à 57 ans, c’est possible. En tout cas, Philippe l’a fait en créant la Maison Maroto dans le Doubs après avoir suivi une formation de 7 mois à l’Atelier Davant de Semur-en-Auxois (21). Et comme le dit très justement Lison de Caunes, artisan en marqueterie de paille, on ne devient pas artisan par défaut, on le devient par passion. Tout projet comporte des hauts et des bas. Pour autant, il faut suivre son instinct, s’entourer des bonnes personnes et s’investir à fond. L’idéal est d’apprendre les tours de main auprès de ceux qui font ce qu’il y a de mieux en matière de création. Les marques de luxe comme Louis Vuitton offrent des possibles actuellement et la formation tourne à plein régime. On forme en interne chez les maroquiniers (coupe, piquage, montage), c'est encore le meilleur moyen d'apprendre et le plus court chemin vers l'emploi. Cela suppose de rejoindre des ateliers ou des écoles au coeur des territoires. En maroquinerie, l’approche du métier est assez différente du bottier. Il est possible de se former au plus proche des bassins de production (Périgord, Puy-de-Dôme, Drôme, Haute-Loire, Saône-et-Loire notamment). Le secteur fait très fort en ce moment avec des ouvertures d’usine et des projets qui se succèdent en Dordogne, Anjou, Indre, Charente, Haute-Loire, Saône-et-Loire, Pas-de-Calais, Isère et Doubs. On forme sur site pour permettre à des femmes issues de professions sinistrées de se reconvertir. Il s’agit de préparer la nouvelle génération au savoir-faire français en haute-maroquinerie. Trouver des candidats motivés qui allient rigueur et précision n’est pas si facile d’autant que les ateliers sont plus souvent installés en milieu rural. Souvent, ces petits ateliers n’ont pas de site internet, discrétion oblige. Parfois même, on évite d’apposer une enseigne pour tenir à distance les curieux et les mal intentionnés. Les offres d’emploi sont le plus souvent confiées à France Travail ou aux agences d’emploi sur le local (ex : Polygone RH pour le Choletais). La presse locale et régionale (ex : La Montagne, Le Progrès, L'Éveil de la Haute-Loire, La Nouvelle République, le Dauphiné libéré, la Voix du Nord) informe sur les ouvertures d’ateliers et les opérations de recrutement. Là où l’on produit en maroquinerie, on recrute pour l’heure activement, a priori jusqu’en 2026. Les groupes de luxe acceptent les candidats néophytes dès lors qu’ils satisfont aux tests de dextérité et de capacités. Les personnes retenues sont ensuite orientées vers les écoles partenaires, leur formation étant généralement complétée par une autre formation maison à la suite, ceci pour assimiler les techniques propres à la marque. Pour le métier de bottier, point de salut en dehors des réseaux des écoles d’apprentissage. Le problème est maintenant de trouver des artisans, non seulement désireux de transmettre les fondamentaux et les tours de main, mais qui ont encore assez de disponibilité pour participer. Nos maîtres bottiers se disent en effet sur-sollicités et débordés par la demande. Il est vrai que le métier de bottier est très tendance en ce moment chez les diplômés, des passionnés de tout âge et des salariés en reconversion qui se rêvent en néo-artisans et qui s’entichent des métiers manuels. Le jobboard Savoir pour Faire est une référence.