Dans ce métier de contrôle du corps, il faut se plier à une discipline de fer dès le plus jeune âge. On trouve beaucoup de similitudes avec le sport et son corollaire : la compétition (la concurrence avec parfois la jalousie, les coups bas), les sacrifices sur l’alimentation, la physicalité, l’entraînement, le foncier, le travail technique et la reconversion qui vient plus tôt que dans les autres métiers. L’idéal est de commencer très tôt par une base classique (il existe des classes enfants). Après l’école de danse, il faut auditionner sans relâche pour des troupes, des compagnies de danse, des revues, c’est le b.a.–ba. Bien sûr, l’approche varie selon que l’on se destine à la danse classique, au music-hall ou à la danse contemporaine, des milieux bien cloisonnés. La démarche reste assez solitaire du fait de la rivalité, de la compétition, mais n’empêche pas la socialisation. Les meilleur(e)s pourront être salarié(e)s dans des établissements prestigieux, être embauché(e)s dans un corps de ballet, mener une carrière pro. Les autres vivront leur passion comme bon nombre d’intermittents. En tout cas, c’est une vie d’artiste itinérant, ponctuée par la précarité, une période de l’existence qui reste tout de même liée à la jeunesse… Si l’on est plus souvent recruté après audition, les réseaux prennent de plus en plus d’importance. A niveau technique égal, c’est l’aura et la personnalité de l’artiste qui font la différence. ll faut aussi se préparer à affronter les conditions problématiques de certaines auditions et l’absence d’empathie du chorégraphe. Pris ou pas pris, un danseur doit rester confiant en ses qualités. L’arbitraire du choix tient à l’univers du chorégraphe et, à ce qu’il a en tête. Il peut écarter un candidat talentueux parce qu’il ne s’accorde pas assez avec l’équipe déjà constituée ou parce qu’il doute de son adhésion au projet artistique. Les débutants ou aspirants ou professionnels en reconversion pourront tirer parti des rencontres et des aides existantes (emploi, formation, aides et financements, statuts, reconversion) proposés tout au long de l’année dans les régions par le CND. Avoir un portfolio artistique, un blog bien tenu et différenciant, où le parcours et la personnalité sont bien mis en valeur peut aider à faire décoller une carrière. Rejoindre un collectif d'artistes peut aussi aider à ouvrir des perspectives, développer des synergies (ex : Collectif Entre-Lignes, Move and Art). Enfin, les professionnels de la danse ne doivent pas négliger l’événementiel et les croisiéristes qui recrutent en saison des artistes, musiciens, danseurs, chorégraphes. A ce titre, nous conseillons de suivre la rubrique des appels d’offres (devis) sur le site Evénementiel Pro. Ceux qu’une saison sur un bateau ne rebute pas peuvent postuler sur les sites web des croisiéristes comme Ponant ou passer par une agence artistique comme Proship (casting, audition). Enfin, concernant l’insertion des jeunes artistes chorégraphiques, on peut citer le Ballet Preljocaj Junior qui vise à faciliter l’intégration des jeunes artistes dans la vie professionnelle et à leur offrir une maîtrise technique approfondie.